Un peu de couleur

PrairiePissenlits, Sarradas, Avril 2017

On associe souvent photographie argentique et Noir et Blanc ; il est vrai que la gamme de gris et le grain de ce métal précieux confère à l'image une classe inimitable. Pour autant, le procédé analogique couleur dont les premières expérimentations remontent à 1840 compte encore de nombreux adeptes ! Soyons francs : la photographie numérique est aujourd'hui très performante et, à l'aide d'un matériel de qualité et d'un bon savoir faire, offre une fidélité irréprochable. Alors pourquoi ? Chaque film argentique possède sa signature qui va "typer" l'image, lui donner du caractère. Ensuite, il est toujours plaisant de pouvoir utiliser des appareils mécaniques qui se passent de batteries ou de piles, leur préférant des mécanismes proches de l'horlogerie. Enfin, même des décennies après les premiers émois photographiques, l'excitation dans l'attente du résultat à la sortie du labo de développement est toujours aussi forte.

Prairie

Un peu de technique, pour ceux que ça intéresse.

Dans cette image, trois facteurs étaient essentiels : la couleur, la matière et la profondeur de champ.
Pour la couleur, j'ai opté pour du film négatif couleur Fuji 160 NS, réputé pour sa saturation des verts et des jaunes.
Cette émulsion assure également une bonne accutance valorisant bien les matières, d'autant que j'ai réalisé cette prise de vue au moyen d'une chambre format 4x5", soit un négatif de 10 x 12,5 cm autorisant des agrandissements très importants.
Concernant la profondeur de champ, j'ai mis à profit les mouvements de la chambre pour appliquer la règle dite "de Scheimpflug" qui consiste à basculer le dos de l'appareil vers l'arrière selon la méthode du "near-far" : cela m'a permis d'avoir une netteté depuis le plan le plus proche jusqu'à l'infini, tout en donnant une impression de grossissement du premier plan.